Supernova : crazy stupid heros !
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 Leave me alone... ☆ Feat Joran

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Leave me alone... ☆ Feat Joran _
MessageSujet: Leave me alone... ☆ Feat Joran   Leave me alone... ☆ Feat Joran EmptyJeu 22 Mar - 4:06



Cette porte, je la maudissais déjà, de tout mon être. J’aurais voulu ne jamais la voir d’aussi prêt… Pourquoi serais-je venu chez lui de mon plein grès ? Alors que je m’étais enfin débarrassé de cette pseudo famille qui ne voulait pas de ma présence dérangeante. Je faisais tâche dans le décor et depuis qu’il était là, ce faux frère, je n’avais presque aucun moyen de pourrir la vie de mon père. Pourtant, j’étais à nouveau obligé de supporter le fils prodige qu’il avait toujours rêvé d’avoir et qui me remplaçait, moi son erreur, à la perfection. Rien que d’y penser, j’avais envie de vomir toute ma haine sur le torchon qui lui servait de paillasson. Mais au lieu de ça, je restais planté là comme un con et je n’avais absolument aucune envie de frapper pour qu’il vienne m’ouvrir. Pour une fois, j’espérais qu’il entendait mes pensées, pour qu’il sache à quel point je le haïssais d’être venu me dérober la seule chose que j’avais réussi à obtenir loin de lui… Jamais je ne pourrais lui pardonner de me voler le semblant de vie et de liberté que j’avais construite seul, sans celui qui fut mon père. Où que j’aille, ils étaient toujours là et je ne pouvais plus contenir ma rage… Comment avait-il pu dire à l’administration que j’étais son frère et que par conséquent, il serait plus normal que je libère une place dans les dortoirs pour venir vivre chez lui ? Bien que son loft se trouve dans la résidence de Supernova, pour moi, ça ressemblait déjà à la pire des prisons.

L’espace d’un instant, je songeai à faire demi-tour afin d’aller squater n’importe quelle chambre, et ainsi dormir dans le lit d’un de mes amants… Pour échapper à ce coup du sort, j’étais prêt à m’abaisser devant l’heureux élu pour lui demander cette faveur. Et j’envisageais même de le dédommager en nature, sans la moindre hésitation. Après tout, c’était déjà ce que je faisais avant de me retrouver à la rue. Ou plutôt devant cette maudite porte… Ce qui, à mes yeux, revenait quasiment au même. Irrémédiablement, je regardai derrière moi, prêt à partir avant d’avoir posé mes affaires dans ce loft beaucoup trop petit à mon goût, beaucoup trop près de lui… De quoi avais-je peur au fond ? De céder à l’attirance qu’il exerçait sur moi ? Ça ne changeait pourtant rien à ce que je ressentais pour lui, mais je ne voulais pas qu’il s’imagine qu’il avait réussi à m’amadouer, juste parce que j’avais cédé aux plaisirs de la chair. Ce n’était que de la haine passionnelle, rien de plus… C’était bien connu, le désir trouvait sa source dans les émotions les plus violentes. L’amour n’avait rien à voir là-dedans. Surtout pas quand il s’agissait de moi… Je n’avais jamais été amoureux de qui que ce soit et certainement pas de lui. À son encontre, je ne nourrissais qu’une rancœur tenace et quoi de plus normal… Depuis qu’il était entré dans ma vie, tout s’était assombri davantage encore, et il m’avait privé de ma seule vengeance, de mon seul plaisir.

Excédé par ce changement, je sortis une cigarette, pensant que ça me calmerait, si j’avais quelque chose pour m’occuper les mains. Enfin, c’était une excuse comme une autre pour fumée la dixième clope de la journée. Coinçant ma petite dose de nicotine entre mes lèvres pincées, j’embrase son extrémité avec un briquet avant de fermer les yeux, profitant de cette fumée salvatrice que j’aspire généreusement dans mes poumons. Encouragé par ma douce addiction, je frappe enfin à la porte, priant pour qu’il soit absent et me donne une bonne raison de retourner dans ma véritable chambre, la seule où je pourrais vraiment me sentir “chez moi”. Malheureusement, des pas s’approchèrent de l’autre côté de la porte et je dus me rendre à l’évidence : je n’avais pas d’autre choix que de m’installer avec cet envahisseur. Je ne pouvais pas lui échapper, il s’accaparait tout mon espace, quel que soit l’endroit. Ce mec était un putain de virus…
Sentant la pression monter en moi, je tirai nerveusement sur ma cigarette, avant de relâcher un abondant nuage de fumée qui me masquait la vue et me donnait ce sentiment stupide que tant qu’il ne se dissipait pas, j'étais à l’abri de tout, surtout de lui et de son perçant. Mais ce n’était qu’une illusion, et lorsque son visage apparut dans l’entrebâillement de la porte, je serrai les dents afin de me retenir le flot de rage qui m’envahit soudain. « Je suis là… Content ? » Qu’il le soit ou pas, il avait réussi son coup, je n’avais pas d’autre endroit où dormir, et je le détestais pour ça. Il réduisait deux ans de colocation à néant. Deux ans où j’avais pu m’évader de mon passé, deux ans passé à l’éviter… Et aujourd’hui, il était là, devenant moi, fier de tout détruire, encore une fois.

Sans réfléchir, je jetais ma clope pour entrer en trombe dans le loft, les poussant –lui et la porte – d’un coup d’épaule, me frayant ainsi un passage, sans la moindre délicatesse. Lancé, je ne m’arrêtai qu’une fois arrivé au milieu du salon où je déposai lourdement mes affaires sur le sol. Si ça n’avait tenu qu’à moi, je ne me serais pas attardé, repartant directement en laissant mes affaires là. Mais je ne voulais pas qu’il y touche… C’était plus fort que moi, je n’avais aucune confiance en lui. Il m’avait déjà dérobé tellement de choses… Rien de matériel, bien sûr, même si j’aurais préféré que ça se limite à des choses que je pouvais aisément remplacer. « Je ne sais pas ce que tu as fait pour qu’ils acceptent de me virer de ma chambre et de me rapatrier ici, mais sache que c’est peine perdue… Je ne suis pas comme mon père, je ne me plierai pas à tes désirs… D’ailleurs, je ne resterai pas ici, je trouverai un moyen de récupérer ma vie et mon indépendance… » Mon regard se posa instinctivement sur lui, afin qu’il puisse constater que je pensais chaque mot prononcé. Certes, ce loft avait de quoi plaire et si j’y avais habité seul, j’aurais sûrement pris du plaisir à m’y installer. Mais il était là, toujours derrière moi pour me rappeler ce que j’avais laissé à Boston et ça me rendait fou. Les nerfs à fleur de peau, je fermai les yeux avant de serrer les poings, priant pour que lorsque je les ouvrirai à nouveau, il ne serait plus là et je me réveillerai dans mon lit, comme tous les matins. Conneries.

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Leave me alone... ☆ Feat Joran _
MessageSujet: Re: Leave me alone... ☆ Feat Joran   Leave me alone... ☆ Feat Joran EmptyDim 25 Mar - 2:16

Perdu dans le brouillard des pensées qui se chevauchent, le corps engourdie par la maladie et le manque de sommeil, je reste là. Masse inerte d'atome avachit sur mon bureau. Mon métabolisme n'activant que ses fonctions vitales à ma survie. Mon cerveau qui me donne l'impression d'être éteint, fonctionne toujours mais mon esprit vogue trop loin pour que je m'en rende compte. Mes yeux cherchant à se fermer, ma vision légèrement floutée par mes cils et je lutte. Pourquoi lutter contre mon organisme qui n'aspire qu'au repos salvateur ? Surement, parce qu'une pensée un peu embrouillé me murmure que la table ne sera jamais aussi confortable que mon lit. Cependant, mes jambes qui pourraient m'y guider ne veulent se mouvoir, restant tels deux morceaux de chair et d'os mort. Je ne suis que lourdeur et engourdissement. ma tête flanche se penchant dangereusement, tirant sur ma nuque et effleurant quasiment mon front contre mon bureau. Ma main tient toujours mon stylo n'ayant ni la force de le lâcher ni de déserrer mon étreinte. Je suis fatigué. Peut être qu'un café pourrait activer un peu mes pensées lasses. Un bâillement vient enrailler cette pensée pourtant judicieuse et je repoussais les feuilles qui jonchaient ma table. Mes différents formulaires administratif et les nouvelles fiches pour mes patients. Je m'étire, cambrant mon dos, faisant ainsi craquer quelques articulations rouillées. Je passa une main dans mes cheveux, en soupirant légèrement, avant de finir par me lever. Les muscles de mes mollets et de mes cuisses me tiraillaient désagréablement, alors que je faisais quelque pas. Je descendis de ma chambre situé sur la mezzanine à droite de mon loft, avec autant de grâce qu'un éléphant. Un quinte de toux me prit à la gorge, me grattant désagréablement le larynx.

J'étais malade et j'avais excessivement mal dormi. L'angoisse de le revoir m'ayant hanté jusque dans mes rêves. Rien que savoir que j'allais lui faire face, faisait accélérer mon rythme cardiaque. J'étais faible face à lui et d'autant plus quand j'étais malade. Je me fis couler un café noir bien serré pour remettre en hors dans le bazar qu'était mon esprit. Je sentais un boule de stress et d'anxiété torde mon estomac. Mon mal de tête battant toujours à mes tempes. Mon corps agité de frisson glacial. Un soupir tremblant vient se mourir à mes lèvres alors que je m'asseyais sur l'un des tabourets de ma cuisine américaine, d'un beau rouge profond. Je viens enfouir mon visage entre mes mains, les coudes posés sur le comptoir, le café coulant doucement. J'avais peur de lui faire face, surtout dans mon état actuel. Je savais que j'allais encore une fois affronter sa haine et sa rancœur, que son regard dure sur moi allait encore une fois déchirer mon cœur. Fini le Joran calme et logique, il ne restait plus que mon moi fragile et éperdument amoureux de lui. Mes mains se crispèrent dans mes cheveux, alors que j'émis un gémissement pathétique remplit d'anxiété. J'étais dans de beaux draps. Comment allais-je pouvoir gérer le fait de vivre sous le même toit que lui ? Je n'en savais rien et ce manque de repère était la cause de tout ce stress, qui ne faisait que m'affaiblir un peu plus.

La dernière fois que je l'avais vu, cela remontait à deux ans. Une fête organisée par ma mère pour mon entrée dans la prestigieuse université de Boston. J'avais cédé à mon penchant irrépressible envers lui. Je n'étais pas soûl ce jour-là, quoique je puisse dire. C'est consciemment que je suis allé dans sa chambre pour transformer une énième dispute sauvage en une débauche animale. Encore aujourd'hui, quand je me touche, je soupire son nom, faisant appel à mon imagination pour imaginer ses mains sur mon corps fiévreux d'envie. Nahel était ancré dans mon coeur et dans mon corps et ma raison ne pouvait lutter contre ça. Être surdoué n'aide à rien dans l'affaire des sentiments. L'avoir ici, dans mon loft, était peut être le moyen pour rapprocher de lui. Cependant, je le connaissais. Il allait me juger coupable de ce déracinement car je sais bien qu'il n'a nul envie d'être avec moi. Cette pensée m'attriste. J'étais heureux d'avoir trouvé ce poste mais je dois avouer que l'administration avait eu une bien mauvaise idée, en pensant que me mettre avec mon demi-frère était une bonne chose. Il fuirait surement pour ne pas se retrouver seul avec moi. Il me haïssait tant et cela me meurtrissait tant.

Le bip de ma cafetière résonnait, me sortant de mes sombres pensées. Je bus le café, tranquillement, laissant la caféine exciter mon corps pour lui rendre un minimum d'énergie. Je savais que j'allais en avoir besoin. Le bruit de sonnette retentit, me figeant en cours instant. Il était là. J'activais ma télépathie histoire de parler plus facilement, en ouvrant mon esprit. Je posais ma tasse vide, et resserra les pans de mon sweat. Je crevais de froid à cause de cet grippe que j'avais attrapé en arrivant, il y a à peine un jour à New York. Fichu métro. Dire qu'en vérité, mon corps était bouillant, la magie des microbes me surprenait toujours. Bref, je traversa mon loft, mes pieds nus ne faisant aucun bruit sur le parquet en chêne. Puis je lui ouvris, le cœur battant. Je le regardais fixement, notant les légères différences depuis la dernière fois qu'on s'était vu. Il avait définitivement perdu les restes des rondeurs de son enfance. Un jeune homme en plein possession de ses moyens et remplit de haine dirigeait vers moi, se tenait devant moi. Cela ne m’empêchait pas de le trouver définitivement beau. Mon cœur se serrait à cette constatation.

Je fus abruptement sortir de ma contemplation, quand il me poussa me faisant émettre un gémissement étouffé. Mon corps n'était vraiment pas en état de supporter un affrontement. Je fermais doucement la porte avant de me diriger vers lui à distance raisonnable, m'asseyant sur un des fauteuils du salon. Mes courbatures m'ayant demandé de faire cela depuis le moment où je m'étais levé de mon tabouret de cuisine. Je l'écoutais patiemment, ne montrant rien de la douleur de ce rejet en bloc de ma personne créait en moi. Retenant une quinte de toux, qui rougissait mon visage déjà bien fiévreux, je lui répondis dans son esprit puisque ses yeux s'étaient fermés à moi.

"Je ne cherche nullement à t'enfermer ici. Le double des clés qui sont à ton nom est posé sur la commode à l'entrée et ta chambre se trouve dans la mezzanine à gauche. Je ne t'impose rien. Tu es libre d'aller et venir comme bon te semble et de faire venir qui tu veux. "

Je plissais les yeux, me massant les temps essayant de calmer le mal de tête qui pulsait à mon cerveau. J'étais fatigué et n'aspirer qu'à dormir. Je n'étais pas armé pour subir un assaut de mots dures. Le psy en moi était relégué loin là-bas, je ne faisais que chercher la paix, ou tout du moins une trêve. Ma logique et mes capacités de déduction étaient réduites à néant par la fièvre qui faisait frissonner mon corps tout en le faisant bouillir.

"Par contre, je ne vois pas vraiment ce que ton père à voir dedans... C'est l'administration, qui sachant que nous sommes demi-frère, pensait que le fait de vivre avec moi pourrait te plaire. Je n'étais pas vraiment l'état de réfléchir, comme tu peux le voir, et je n'ai pas pensé que durant ses deux années, tu as surement te faire des amis dans ton dortoir. Je suis désolé ... Si tu veux au prochain trimestre, je pourrais demander de te faire réintégré ta chambre, si la vie avec moi t'est trop insupportable..."

J'essayais véritablement de trouver des solutions qui pourraient lui convenir. Je n'étais pas égoïste et ce qui primait, c'était son bien-être. Ainsi, je n'allais nullement l'obliger à rester dans mon loft. Je ne voulais pas qu'il me haïsse encore plus. Je ne pourrais pas le supporter. Je me sentais vraiment pas bien, ma fièvre semblait encore augmenter me faisant tourner la tête. Ainsi agissant bêtement, je me dressais sur mes jambes me disant qu'il fallait que je lui prouve par un acte ma bonne foi. Je me dirigeais d'un pas chancelant vers la commode de l'entrée, attrapant les clés entre mes mains faibles avant de revenir vers lui pour les déposer dans ses siennes.

"Tiens, fais-en ce que tu veux. C'est les tiennes. La porte te sera ainsi toujours ouverte."

Après lui avoir dit cela, je perdis le contrôle de mon pouvoir télépathique. Mon mal de crane érodant trop mon cerveau pour que je puisse utiliser mes pouvoirs psychiques ou tout du moins, de manière vraiment faible. Mon corps me montra alors très clairement, qu'il n'avait pas du tout aimé l'effort physique que je venais de lui demander. Mes jambes devinrent véritablement du coton, alors que j'étais pris de difficulté respiratoire m'avachissant sur Nahel. Puis je sombra dans l'évanouissement en ayant pour dernière pensée " Je savais bien que j'avais oublié un truc... mes médicaments...".
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Leave me alone... ☆ Feat Joran _
MessageSujet: Re: Leave me alone... ☆ Feat Joran   Leave me alone... ☆ Feat Joran EmptyLun 2 Avr - 23:40



Avant, il suffisait que je ferme les yeux pour avoir la paix. J’étais alors inaccessible. C’était un pouvoir incroyable qui me permettait d’ignorer les autres, de leur montrer à quel point ils étaient insignifiants pour moi. Parce que c’était le cas. Plus rien n’avait d’importance à mes yeux. J’étais centré sur moi, sur ma propre colère. C’était tellement plus agréable que de me laisser glisser dans le désespoir, devenant une pathétique copie d’un ado en dépression chronique. Je préférais de loin paraître fort et inflexible, faisait disparaître n’importe qui, juste en fermant les yeux. Parce que dans mon monde, il n’y avait plus que moi… Mais avec Joran, c’était devenu différent. En effet, j’avais eu la désagréable surprise de découvrir qu’il avait fait l’acquisition d’un nouveau pouvoir en mon absence… Un pouvoir qui lui ouvrait les portes de mon esprit, de ma seule intimité. Et honnêtement, ça me donnait envie de vomir. J’exécrais ce genre d’intrusion sans la moindre pudeur, et j’avais la désagréable impression de ne plus pouvoir me réfugier nulle part, pas même dans ma propre tête. De son côté, ça devait lui plaire puisqu’il en usait avec une facilité déconcertante. Ainsi, j’avais beau être planté au milieu de son salon, les yeux fermés, je n’étais plus en mesure de l’ignorer… « Je ne cherche nullement à t'enfermer ici. Le double des clés qui sont à ton nom est posé sur la commode à l'entrée et ta chambre se trouve dans la mezzanine à gauche. Je ne t'impose rien. Tu es libre d'aller et venir comme bon te semble et de faire venir qui tu veux. » Je me mordis instantanément la lèvre pour me retenir de lui crier qu’il n’avait aucun droit de s’immiscer dans mon esprit sans ma permission. Mais lui avouer à quel point je détestais ça, l’aurait sans doute encourager, lui donnant ainsi un avantage sur moi et je m’y refusais. Ses belles paroles sur ma prétendue liberté ne me faisaient aucun effet. Je savais très bien qu’il essayait juste de m’amadouer. Sans succès. Cet endroit restait une cage, une prison. Parce que je n’étais pas chez moi et je n’y serais jamais, pas tant qu’il serait là, lui un membre de cette exécrable famille dont je portais malheureusement le nom. Impassible, je ne répondais pas, le silence avait toujours été mon arme la plus puissante.

« Par contre, je ne vois pas vraiment ce que ton père à voir dedans... C'est l'administration, qui sachant que nous sommes demi-frère, pensait que le fait de vivre avec moi pourrait te plaire. Je n'étais pas vraiment l'état de réfléchir, comme tu peux le voir, et je n'ai pas pensé que durant ses deux années, tu as surement te faire des amis dans ton dortoir. Je suis désolé ... Si tu veux au prochain trimestre, je pourrais demander de te faire réintégré ta chambre, si la vie avec moi t'est trop insupportable... » Ah oui, il était désolé ? Je n’en croyais pas un traître mot ! Ce n’était qu'un tissu de mensonges, comme lui, comme cette comédie de la famille heureuse. Je ne voulais pas jouer à ça avec lui, pourquoi ne voulait-il pas le comprendre ? Que croyait-il ? Bien sûr que je m’étais fait une place dans le dortoir, je m’étais lié aux autres, à ma façon et je m’y plaisais. J’avais tout ce dont j’avais besoin et, pour une fois, je n’étais pas de trop. Alors ses belles promesses sur la possibilité de déménager au prochain trimestre je m’en moquais éperdument, surtout qu’ils auraient sûrement donné ma place à quelqu’un d’autre d’ici là… Rien que d’y penser, ça me mettait hors de moi ! Et sans réfléchir, j’ouvris les yeux, nullement attendri par la faiblesse que trahissaient les traits de son visage. Il était malade, voilà tout, ça arrivait à tout le monde, je n’allais pas m’apitoyer sur son sort. Ainsi, je ne cillai même pas lorsqu’il se leva pour aller chercher les clés sur la commode de l’entrée, me contentant de le suivre du regard, avant de le laisser me donner les clés. Au fond, je ne m’en servirais que pour fuir d’ici et entasser mes affaires dans la chambre, en espérant qu’elle fermait à clé, elle aussi. « Tiens, fais-en ce que tu veux. C'est les tiennes. La porte te sera ainsi toujours ouverte. » Instinctivement, mes doigts se refermèrent sur le trousseau, ignorant l’effort qu’il avait fait pour me le donner, en guise de preuve de sa bonne foi. Pour moi, ça n’avait pas beaucoup de valeur, et s’il comptait gagner mon estime, il perdait sûrement son temps. Je n’avais confiance en personne. Surtout pas quand la personne en question était aussi proche de mon paternel… Et malgré moi, je ne comprenais pas ce que ça pouvait lui faire, que je le crois ou non, ça ne changeait rien après tout. Certes, nous avions couché ensemble, une fois. Une pulsion spontanée, que je ne niais pas. Il avait un corps attirant, je ne l’avais jamais caché, mais ça s’arrêtait là. Du moins, c’était ce que je croyais.

Alors que je ne lui accordais que des regards distants, je le vis soudain s’avachir sur moi, comme si son corps l’abandonnait. Surpris, je crus tout d’abord que c’était une ruse de sa part, avant de comprendre que c’était son état de santé qui le rappelait à l’ordre. Mes bras l’enlacèrent alors automatiquement, tandis que je sentais - contre ma peau - sa respiration devenir erratique, signe qu’il n’était pas simplement épuisé par sa maladie. Par conséquent, j’étais sur le point de lui demander ce qu’il lui arrivait, quand je le vis sombrer subitement, s’évanouissant sur une dernière pensée… « Je savais bien que j'avais oublié un truc... mes médicaments... » Mais quel con ! À quoi est-ce qu’il jouait franchement ? À tous les coups, c’était une de ses ruses malsaines pour me forcer à m’occuper de lui… Comme si jouer le garde-malade et éponger son corps transpirant de fièvre allait me faire tomber sous son charme. Je ne serais jamais de ceux qui lui donnaient la lune sans réfléchir, juste parce qu’il avait l’air inoffensif et doux. Je savais qu’en réalité, il était comme mon père et je ne voulais pas le connaître davantage et lui laisser la possibilité de me traiter comme mon paternel avant lui. Excédé par cette situation qui sortait clairement de mes habitudes – je n’avais rien d’un aide-soignant dévoué – je soupirai avant de le soulever, tant bien que mal, afin de l’allonger sur le canapé. Une fois installé, je me rendis à la cuisine, cherchant sa poche de médicament avant de remplir un verre d’eau que je posai sur la table basse le temps de lire la posologie sur chaque boîte et ainsi savoir quels cachets il aurait du prendre à cette heure-ci. Franchement, qu’est-ce qu’il ne fallait pas faire pour le garder en bonne santé celui-là. Il n’avait pas intérêt à se retrouver dans un état critique en me laissant comme seul responsable, parce que j’avais un sérieux problème avec les mélodrames et je préférais qu’on me tienne éloigné de tout ça. Malgré tout, je finis rapidement de récolter les pilules, les disposant au creux de ma main avant de m’asseoir sur le bord du canapé, redressant le buste de la belle au bois dormant afin de glisser les cachet dans sa bouche et ensuite approcher le verre, versant lentement un peu d’eau entre ses lèvres sèches. « Allez bois, ça te fera du bien, t’aurais du les prendre depuis longtemps… » Voyant sa bouche réagir et avaler les médicaments, j’inclinai à nouveau le verre pour le faire boire davantage, par mesure de précaution. Puis, sans me montrer brusque – pour une fois – je l’aidais à se rallonger, retirant lentement mon bras. C’était vraiment la première fois que je devais m’occuper de quelqu’un d’autre que moi-même. Bien sûr, il m’était souvent arrivé de venir en aide à Amadeus par le passé, et même de le défendre, mais c’était différent.

Pour être honnête, je ne savais même pas ce que j’étais censé faire, puisque ma mère était la seule à avoir été à mon chevet quand j’était dans le même était et elle était morte depuis dix ans, alors autant dire que je n’en gardais que de vagues souvenirs, que je préférais ne pas trop réveiller… Cependant, j’eus quand même une idée, sans savoir si elle apporterait quoi que ce soit de bon à l’état “absent” de Joran. À mon avis, c’était encore sa mère qui le maternait quand il attrapait un rhume, sinon il aurait su qu’on est censé se reposer et prendre ses cachets quand on est en convalescence. Décidément, il était incapable de se débrouiller seul et je commençais à croire que c’était pour ça qu’il m’avait forcé à venir vivre dans sa tanière. Et l’idée ne me plaisait vraiment pas…. « Ne bouge pas… » Vu la faiblesse dont il faisait preuve, ça ne risquait pas, mais je préférais m’assurer qu’il n’allait pas encore s’amuser à repousser ses limites, juste pour prouver qu’il tenait encore debout. C’était stupide. Mais puisque je n’avais pas d’autres choix, je n’allais tout de même pas le laisser agoniser dans le salon – bien que je doute fortement que son état ait été aussi grave – alors je montais rapidement les escaliers, cherchant la salle de bain. Au troisième essai, je me retrouvais nez à nez avec deux vasques et une large douche italienne. Plutôt sympa comme salle de bain… Même si ma première idée n’était pas forcément de la partager avec lui, mais puisqu’il était là et que je ne pouvais nier le désir qu’il éveillait en moi… Chassant cette pensée de mon esprit, j’ouvris l’armoire afin d'emprunter un gant de toilette que j’humidifiai rapidement avant de redescendre les marches d’un pas nonchalant. Je dois l’avouer, je me sentais ridicule à agir de cette manière, mais il ne me laissait pas vraiment le choix… Certes, je ne le supportais pas, mais je restais humain, malgré tout, et laisser quelqu’un, dans un sale état, gisant sur le tapis du salon, ce n’était pas plus dans mes habitudes que de veiller au bout rétablissement d’un faux frère qui s’était incrusté dans ma vie, et avait foutu un beau bordel, m’éradiquant totalement du paysage. Cette constatation me fit hésiter un instant, me rappelant pourquoi je n’avais aucune envie de l’aider… Mais à présent, je devais finir ce que j’avais commencé, par conséquent, je déposai le gant humide sur son front. « Franchement, je ne sais pas prendre soin des gens, alors si tu te sens mal tu devrais appeler un médecin, un ami… n’importe qui. Ta mère peut-être, elle doit encore te tenir la main quand t’as de la fièvre… En attendant, tu vas devoir te rappeler qu’il faut prendre tes cachets au moment indiqué… A moins que tu n'aimes tourner de l’œil… » Un peu d’ironie n’avait jamais tué personne après tout, non ? Joignant le geste à la parole, je lui déposai la poche de médicaments sur le canapé, juste à côté de lui, pour qu’il puisse les avaler sans se redresser – je n’étais même pas sûr qu’il parvenait à le faire tout seul -. « Maintenant que t’as fini tes beaux discours de psy, je pouvoir faire semblant d’y avoir cru et on est quitte. » Lorsque j’avais prononcé ces mots, j’avais dans l’idée de monter m’installer et de ne plus m’intéresser à lui, mais je n’arrivais pas à me sortir de la tête qu’au moment de s’évanouir, il avait l’air d’avoir eu du mal à respirer… Et si son état était plus grave que je ne l’avais cru… ? Je ne parvenais pas à savoir s’il allait mieux où si son état allait encore s’aggraver. C’était la première fois que j’avais un malade sur les bras et les diagnostics, même les plus élémentaires, restaient un vrai mystère pour moi.

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