Supernova : crazy stupid heros !
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 Somebody that I used to know ☂ Nahel&Hive

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Somebody that I used to know ☂ Nahel&Hive _
MessageSujet: Somebody that I used to know ☂ Nahel&Hive   Somebody that I used to know ☂ Nahel&Hive EmptyLun 19 Mar - 22:02

Somebody that I used to know ☂ Nahel&Hive Tumblr_lk6yimoQEM1qat5ogo1_500

Un soleil avenant se pointait à travers les rideaux. Cela m’encourageait presque à me lever. J’avais dû dormir une heure, à tout casser, à l’inverse d’Epi’ qui se tapait des nuits de douze heures. D’ailleurs, ça ne l’avait pas empêché de s’agripper à moi dès que je m’étais glissé sous les draps. Dans son sommeil, il m’étranglait presque et il m’arrivait parfois de le pousser hors de lit pour qu’il arrête et pour m’en débarrasser, aussi. Ce matin-là, ses joues étaient fort rouges pour quelqu’un qui comatait. Soit il était en plein rêve érotique, soit il avait de la fièvre parce que je lui avais refilé une infection par mégarde. Comme c’était Epi’, ça ne pouvait être que la deuxième option et je lui passais une main sur le front pour reprendre son mal. Oui, à la manière d’un sorcier africain, sauf que moi, ça marchait. Je me levai silencieusement, me rendant invisible à la seconde où il marmonna un Hive plaintif. J’avais peut-être pas tapé si faux avec l’hypothèse du rêve érotique, finalement, puisqu’il avait toujours les yeux clos. Après tout, on ne sait jamais ce qui se passe dans la tête d’un prude. Ils sont souvent bien plus pervers qu’on ne le pense. Je m’habillai décontracté et chopai une boîte de cookies dans la cuisine avant de partir au magasin, situé à deux rues de là. La matinée se déroula sans encombre – et par encombre, j’entends sans que Epi’ ne vienne me déranger comme à son habitude. Il ne foutait rien de ses journées, ce gars. Vers onze heures, un charmant jeune homme aux taches de rousseur vint me commander une livraison anonyme de roses rouges et de lys pour un dénommé Lestat. Dommage qu’il soit pris. Quoi de plus romantique, tout de même ? Ça me filait presque la nausée.

A midi, je fermai le magasin, comme d’habitude, pour m’occuper des livraisons. Je chargeai la camionnette et mangeai mes cookies en conduisant, si je pouvais écraser quelques piétons au passage, ça serait cool. Je rigole, je suis pas un psychopathe, j’aurais pas eu mon permis sinon. Je commençai par amener des jardinières à une petite vieille qui me bénit dès qu’elle me vit. Je lui répondis que Satan avait pissé dans ses géraniums et je l’abandonnai sur le pas de sa porte, d’où elle me suivit du regard en feintant l’indignation. Je dus ensuite placer deux orangers à l’entrée d’une église et je m’en donnai à cœur joie sur les blasphèmes, malheureusement, le prêtre n’y prêta pas garde comme il était en grande conversation avec… Jésus, je présume. Ce fut enfin le moment tant attendu, la livraison du ravissant bouquet que l’on m’avait payé plus tôt. Cela m’avait piqué au vif dans ma curiosité, et je me demandais à quoi ressemblait le destinataire. Canon, à tous les coups. Le jeune homme de tantôt me pardonnerait un écart dans mon rôle de fleuriste. Ou pas, mais j’en avais rien à foutre de son avis. Je lus plusieurs fois l’adresse. Supernova… C’était quoi ce bordel ? Une école ? Nom bizarre. Manquerait plus que ce soit habité par des extra-terrestres. Mouais, c’était plutôt cool en fait.

Une fois sur place, j’observai les lieux d’un œil sceptique. On ne s’embêtait pas, ici. Il y avait plein d’étudiants qui gambadaient dans les couloirs et ça grouillait de superpouvoirs, parfois très étranges. Pourvu qu’on ne me piège pas dans cet endroit, je pèterais un câble. Je me fis bousculer quelques fois et je sauvais toujours le bouquet in extremis. Je leur transmettais des rhumes pour me venger, mais c’était assez pitoyable. J’avais dû arriver à la sortie des classes pour qu’il y ait ce flot continu de personnes. Je me collai donc contre un mur et patientai, jusqu’à ce que ce soit désert. Le silence était soudain pesant et je me reposai debout quelques instants, les bavardages ayant réveillé un semblant de migraine que je préférais ne pas voir se transformer en maladie plus grave. Je finis par m’aventurer dans les couloirs, à la recherche d’un visage inconnu portant le nom de Lestat. En gros, j’étais mal barré. En vérité, n’importe qui ferait l’affaire. Ce fut précisément au moment où cette pensée me traversa l’esprit que je croisai, au détour d’un couloir, la seule et unique personne qui ne ferait jamais l’affaire, quels que soient les efforts que j’étais prêt à fournir. Et, pour tout vous avouer, je n’étais prêt à faire aucun effort pour lui, même pour lui poser une simple question, à savoir où se trouvaient l’administration, j’avais dû la rater en entrant.

Nahel. Je disparus sous l’effet de mon pouvoir d’invisibilité. Pur réflexe. Je ne sus pas tout de suite s’il m’avait aperçu ou non et je priais pour qu’il ne m’ait pas remarqué afin de pouvoir quitter les lieux sur-le-champ. La poisse me poursuivant, mes yeux s’accrochèrent à un léger détail chiffonnant : dans la précipitation, les fleurs n’avaient guère eu l’envie de disparaître avec moi, sans compter qu’elles avaient toutes sans exception fané puisque j’avais relâché le contrôle de mon second pouvoir à cause de la surprise…


Dernière édition par Hive Bartok-Perkins le Dim 8 Avr - 21:55, édité 1 fois
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Somebody that I used to know ☂ Nahel&Hive _
MessageSujet: Re: Somebody that I used to know ☂ Nahel&Hive   Somebody that I used to know ☂ Nahel&Hive EmptyDim 1 Avr - 18:54



Ne me demandez pas pourquoi, mais ce jour-là, tout m’ennuyait profondément. Même les cours de Supernova qui n’avaient pourtant rien à voir avec les longues litanies ennuyeuses que j’avais subies au lycée. Je crois que j’étais simplement de mauvaise humeur… Parce que Joran, mon demi-frère envahissant, était revenu ici alors que je croyais m’être définitivement débarrassé de lui. Pire encore, je me retrouvais à vivre avec lui, dans un loft qui ne serait jamais assez grand pour que je puisse l’éviter autant que je ne pouvais en rêver. Autant dire que ma nouvelle vie, loin d’une famille où je n’avais pas ma place, était belle et bien en train de virer au cauchemar. Jamais je n’avais désiré retourner en arrière et voir mon passé me rattraper ici, où j’avais mes habitudes, une chambre étudiante avec mes camarades et surtout une paix royale. Du moins jusqu’à ce que monsieur parfait ne vienne tout pourrir avec son sourire angélique qui dupait tous les crétins assez naïfs pour ne pas voir le démon derrière le masque. Mais moi je l’avais vu. Derrière ses airs de mec bien sous tout rapport, il ne valait pas mieux que moi. Mais mon père était prêt à tout pour redorer son blason avec un fils plus prestigieux et surtout plus docile. Tout ce que je n’avais jamais été, surtout pas pour lui.

Plus que tout, je détestais regarder en arrière, supporter le poids du passé alors qu’à chaque instant, ce silence pesant était là pour me le rappeler. Je n’avais pas besoin de Joran pour me hanter, j’avais mes propres démons. Et j’essayais de m’en détourner. Enfin libéré de mes cours, j’avais la ferme intention d’éviter de rentrer au loft. Je ne voulais pas le voir et il était hors de question que je m’enferme dans la prison qu’il avait choisie. Bien décidé à mettre le plus de distance entre lui et moi, j’avais pris la direction du bâtiment administratif, afin de quitter les lieux et de me balader dans New-York. Enfin, ça c’était le plan… Mais quand le passé a décidé de revenir te frapper de plein fouet, il n’y va jamais de main morte. À vrai dire, je ne savais pas ce que ça voulait dire, jusqu’à ce que je me retrouve face à Amadeus… Là dans le couloir qui menait à l’administration de l’école. J’aurais reconnu ses cheveux blonds et les traits de son visage entre mille... Figé face à cette apparition, j’avais le sentiment d’avoir à nouveau quatorze ans, le jour de son départ, quand il s’était glissé hors de mon lit, me laissant là, nu et incapable de lui dire au revoir. Si je l’avais fait, j’aurais accepté de le laisser partir. Et c’était au-dessus de mes forces. Il était à moi et cette pensée m’avait toujours hanté jusqu'à ce jour, parce que depuis, je n’avais jamais plus connu une telle certitude et une telle déception aussi. Il était la seule personne en laquelle j’avais vraiment osé croire, parce qu’il était déjà à mes côtés avant que ma vie ne s’écroule et qu’il avait eu le courage de rester, malgré ce que j’étais devenu. Du moins, c’était ce que j’avais cru. J’étais encore naïf à l’époque, mais j’avais changé. Et lui ? Etait-il toujours le même ? J’eus sans doute ma réponse lorsqu’il me remarqua enfin et disparu instantanément, se dérobant à mon regard.

Immobile, je fixai bêtement le bouquet de fleurs – à présent fanées – qui flottait à l’endroit exact où Amadeus s’était tenu quelques secondes plus tôt. Apparemment, il avait oublié de faire disparaître les roses qu’il tenait à la main, en plus de les avoir tuées. A qui étaient-elles destinées ? Est-ce qu’il sortait avec un étudiant de Supernova ? Ou devaient-il simplement les déposer ici ? Sans savoir pourquoi, ne plus rien connaître à son sujet me rendait dingue. J’avais besoin d'en savoir plus sur sa vie après son départ… Qui m’avait remplacé ? Est-ce qu’il était toujours lié à moi ? Apparemment, il préférait m’éviter et cette constatation me mettait hors de moi. Sans réfléchir, je m’approchai du bouquet de fleurs flottant afin de m’emparer – à l’aveuglette – du bras de mon ancien meilleur ami. Grâce aux tiges qui m’indiquaient sommairement où trouver ce que je cherchais, je sentis mes doigts se refermer sur ce qui devait être son avant bras. « Ama… Je sais que c’est toi… » Un soupir las s’échappa de mes lèvres et même si je ne pus l’entendre, je savais qu’il renfermait toute la frustration qu’il m’inspirait en cet instant. Pourquoi m’évitait-il ? C’était lui qui était parti… Je ne lui avais rien fait ! Certes, je n’avais jamais été un ami exemplaire, mais il aurait dû lire entre les lignes et voir que derrière mes sautes d’humeur et mon comportement capricieux, impulsif, je tenais à lui comme je n’ai plus jamais été capable de tenir à quelqu’un depuis. Mon cœur était mort en même temps que ma mère ce jour-là, mais lui, il était gravé en moi avant que je ne m’éteigne. C’était différent, même s’il n’avait su voir que mon incapacité à être l’amant, l’amoureux qu’il aurait voulu que je sois. Mais je lui aurais fait du mal, je le savais. Si nous avions formé un couple, je l’aurais détruit avec moi, bien plus que lorsque nous étions amis. Malgré tout, égoïstement, je voulais quand même qu’il soit à moi, sans l’être tout à fait. Un état partagé dont il avait souffert et j’avais feint de l’ignorer parce que je ne pouvais pas lui donner plus, alors que pour moi, je ne croyais pas à l’amour. Ce n’était qu’une illusion, une raison pour rester ensemble et être un amant exclusif. Pourquoi lui mentir ? « Si tu ne réapparais pas, je ne te lâcherais pas, je te préviens… Je veux te parler et tant que je ne te vois pas, je ne pourrais pas lire tes réponses… Tu as sûrement oublié, mais je suis sourd… » Comme pour appuyer mes paroles, je remontai lentement mes doigts jusqu’à effleurer sa main. Nullement perturbé par son invisibilité, je cherchai ses yeux, sondant le vide, comme pour le convaincre que rester cacher ne servirait à rien maintenant que je le tenais. « Tu vas passer ta vie à me fuir ? Dis moi au moins pourquoi… Pourquoi tu disparais toujours aussi facilement… ? » Une ultime provocation que je n’avais pu retenir. Parce que je lui en voulais toujours pour ces six années de silence. Il était parti, sans laisser de trace, sans me donner de nouvelles. Au final, je n’étais peut-être pas le seul être sans cœur de notre ancien duo. Aucun de nous deux n’avait su aller jusqu’au bout de notre lien, celui que nous avions tissé dans notre enfance. Nous l’avions pourri jusqu’à la moelle et aujourd’hui, il ne restait rien que de vieilles rancoeurs.

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Somebody that I used to know ☂ Nahel&Hive _
MessageSujet: Re: Somebody that I used to know ☂ Nahel&Hive   Somebody that I used to know ☂ Nahel&Hive EmptyLun 9 Avr - 1:09

Le silence qui régna l’espace de quelques secondes me pesa, tandis que je contemplais les roses défraichies et les lys qui perdaient leurs pétales un à un, comme pour me rappeler que le temps ne s’était pas arrêté. Ramenant mon regard au garçon qui avait fait chavirer mon cœur pendant presque deux ans, je sentis qu’il m’avait vu, mais je demeurai figé, comme si j’avais les pieds enlisés dans du béton. J’aurais pu fuir face à ce meilleur ami… ex meilleur ami ? Cela aurait été si simple et pourtant, je ne le fis pas. J’avais envie de savoir s’il me haïssait autant que je le détestais. Connaissant son caractère après l’accident, il n’y avait nul doute que j’obtiendrais une réponse affirmative. Surtout qu’aucun de nous deux n’avait essayé de reprendre le contact, et je supposais que j’aurais dû envoyer une carte postale le premier, puisque c’était moi qui étais parti. Le souhait malsain de lui montrer que je n’étais plus la petite chose fragile qui l’avait quitté me traversa l’esprit. Mais en avais-je la force ? Nahel ne serait-il pas mon talon d’Achille, le seul que je serais incapable de faire souffrir ? Après tout, je l’avais déjà blessé en l’abandonnant, quand bien même cela avait été contre mon gré. A présent, je découvrais tout ce que j’avais manqué au cours de mes quatorze premières années de vie et je ne regrettais en rien la timidité maladive de mon enfance. J’étais un monstre avec la quasi-totalité de mon entourage, alors pourquoi pas avec lui ? C’était de sa faute si j’étais devenu un être génial, ne faisant preuve d’aucune once de gentillesse. Je devrais peut-être le remercier pour ça.

« Ama… Je sais que c’est toi… » Arraché à ma torpeur, je tressaillis, réalisant qu’il avait saisi mon avant-bras entre ses doigts, comme pour me signifier que je n’avais aucune issue et que je devrais de toute façon passer par le face-à-face. La tentation fut grande de lui refiler un rhume, rien que pour le Ama, surnom qui me révulsait aujourd’hui. Merde, pourquoi avais-je eu cette réaction absurde ? Pur réflexe, mais pour quelle raison, exactement ? Nahel n’était plus censé avoir une quelconque emprise sur moi, non, il n’en avait plus, je l’avais décrété cinq ans plus tôt. J’aurais dû le confronter directement, lui faire bouffer ce putain de bouquet et me barrer avant d’avoir une horde de supers à mes trousses. Au lieu de ça, je me retrouvais comme un con avec des fleurs pourries, ce qui me chagrinait un peu car les fleurs étaient les seules personnes que je respectais, et invisible, de surcroit. Il allait croire que j’étais toujours ce pré-ado effarouché, rougissant tous les quarts de seconde. « Si tu ne réapparais pas, je ne te lâcherais pas, je te préviens… Je veux te parler et tant que je ne te vois pas, je ne pourrais pas lire tes réponses… Tu as sûrement oublié, mais je suis sourd… » D’un côté, c’était jouissif. Je n’étais plus le seul ignoré, maintenant. Je me rappelais encore le temps où il m’évitait du regard pour ne pas lire sur mes lèvres et où, au contraire, il s’arrangeait toujours pour le faire lorsque je parlais à un autre que lui ou que je marmonnais pour moi-même. Je ne crois pas qu’un autre sourd ait pu me déchiffrer avec autant d’aisance que Nahel, il connaissait par cœur chacune de mes mimiques, chacun des mouvements de ma bouche pour chacun des mots de mon vocabulaire. J’avais longtemps eu l’impression que je ne pouvais rien lui cacher. Comment j’aurais pu oublier… Mon invisibilité était un rempart contre sa facilité à tout lire dans mes yeux. Sa main vint effleurer la mienne, sans pour autant me libérer. Il cherchait à capter mon regard dans le vide qu’avait laissé mon corps et je sentais mon humeur s’assombrir peu à peu. « Tu vas passer ta vie à me fuir ? Dis moi au moins pourquoi… Pourquoi tu disparais toujours aussi facilement… ? » Je serrai les poings, le papier transparent des fleurs émit un grincement sinistre. Je récupérai mon bras d’un geste brusque et réapparut du même coup, lâchant le bouquet qui atterrit sur le sol, presque au ralenti.

« Hive, c’est Hive. » fis-je en articulant bien, accumulant les réflexes idiots comme s’il pouvait comprendre que je me sois sorti un nouveau prénom de nulle part, juste pour le plaisir. Après tout, personne ne l’avait compris, mes parents s’étaient fait une raison et mes nouvelles connaissances ignoraient ce qui se cherchait derrière ce Hive sans aucun rapport avec mon vrai nom. Je le toisai un instant de mes yeux noirs, exaspéré par ses paroles provocatrices. « Fais pas comme si je t’importais, tu dois te taper des mecs à la pelleteuse. T’as pas besoin de moi. » Je ne voulais pas lui parler. La rancœur remontait dans ma gorge au fur et à mesure que je prononçais les mots, tel du venin que j’aurais aimé lui recracher en pleine figure. Mais je n’étais pas encore assez en colère pour en devenir dégueulasse. Et il fallait que je me contrôle, pourtant, sinon j’étais bon pour une énième maladie incurable qui m’assaillait dans les moments de déprime ou de rage, comme pour m’obliger à être heureux vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Le plus souvent, je me contentais d’être un connard hors pair, et ça me suffisait pour me sentir bien. Je reculai d’un pas, par précaution. Trop de proximité risquait de me rendre plus faible que je n’aurais souhaité l’admettre. Il ne méritait aucun de mes sentiments et je craignais déjà d’en voir certains refaire surface, malgré toutes ces années où je m’étais appliqué à haïr chaque petite parcelle de son être. Il me détesterait davantage qu’avant, nous serions quittes et tout serait parfait. « Tu n’as vraiment pas changé, toujours aussi égocentrique. Tu penses encore que je suis parti de mon plein gré, sérieux ? Tu sais quoi, en fait, ce départ, ça a été une bénédiction. » pestai-je. Et j’écrasai du bout de ma converse une des fleurs qui gisaient au sol afin de réprimer l’animosité qui s’emparait peu à peu de mes membres. Pourquoi ne pouvais-je rester placide et lui faire comme aux autres ? Lancer des réparties cinglantes, c’était ma spécialité. J’aurais voulu le blesser dans son orgueil, lui dire à quel point j’avais pris mon pied avec le type de ma classe, à peine trois semaines après que je l’aie abandonné. Mais tout ce qui sortit de ma bouche n’était que reproches. « Si j’étais resté avec toi, je serais encore qu’un pauvre bouffon dépendant. Ça n’arrivera plus jamais. Je te remercie de m’avoir ouvert les yeux, Nahel. » Son nom claqua sur ma langue, résonnant froidement à mes tympans. Dommage que cela n’atteindrait pas les siens.
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MessageSujet: Re: Somebody that I used to know ☂ Nahel&Hive   Somebody that I used to know ☂ Nahel&Hive EmptyMar 1 Mai - 17:55



Nous aurions pu rester longtemps, comme ça, à nous tenir tête, comme des gamins. Et c’était sûrement ce que nous étions encore. Des gamins. Mais ma provocation avait dû porter ses fruits, puisqu’il réapparut brusquement sous mes yeux, avant de rattraper son bras dans un geste vif qui me prit de court. Le revoir éveillait en moi un trouble que je ne supportais pas. Comment aurais-je pu supporter tenir à lui, alors que je ne m’attachais à personne ? Certes, j’avais toujours agi comme un con avec lui, parce que j’avais toujours était possessif dès que ça le touchait. Une partie de moi ne pouvait se défaire de ce premier jour d’école où j’avais été le seul à voir son potentiel. Il semblait si vulnérable. Ça me plaisait de pouvoir le protéger, de pouvoir jouer avec ses mèches blondes en ayant la certitude qu’il serait toujours à mes côtés et que jamais il ne voudrait me quitter. Mais j’avais eu tort de croire qu’il pouvait être l’ami que j’attendais, celui qui suivrait toujours mes pas. Et j’avais honte de la douleur que m’imposait sa trahison. Ignorant les fleurs fanées qui gisaient sur le sol, je ne le quittais pas des yeux, c’était plus fort que moi. Il avait grandi… Tout en gardant l’apparence de mon ancien meilleur ami. « Hive, c’est Hive. » Instinctivement, je fronçai les sourcils, surpris. De quoi est-ce qu'il parlait ? Hive ? Depuis quand les gens changeaient de nom, comme ça, sans raison ? Il avait perdu la tête… Perplexe, je l’observais, sans comprendre la stupidité de sa réaction. S’il préférait que je l’appelle Hive, ça m’importait peu après tout, il n’avait pas besoin de faire un caprice. « Fais pas comme si je t’importais, tu dois te taper des mecs à la pelleteuse. T’as pas besoin de moi. » Un sourire s’étira sur mes lèvres, malgré moi. A croire qu’il était jaloux. Inconsciemment bien sûr, mais on ne dit pas à quelqu’un que maintenant il doit se taper plein de mecs si ça ne nous atteint pas. Qu’il le veuille ou non, le simple fait de le préciser, prouvait qu’il y avait songé. Et moi aussi, je l’avais souvent imaginé, partir à la découverte d’autres corps que le mien. Et ça m’avait longtemps rendu malade. À présent, j’étais guéri. Du moins, tant qu’il n’était pas dans les parages, mais qu’en serait-il à partir de maintenant ? L’avais-je réellement rayé de ma vie ? Je n’aurais pas su le dire…

Impassible, je le regardai reculer, comme s’il avait peur de moi, de notre proximité. Aussi bravache qu’il semblait l’être, je décelais encore une partie de ses faiblesses que j’avais si bien connu autrefois. Peut-être n’avait-il pas autant changé qu’il voulait bien le croire. Sinon pourquoi essaierait-il de me le prouver, tout en me fuyant ? Que craignait-il ? Que je l’asservisse à nouveau sous ma passion destructrice ? Je n’étais même pas sûr de le vouloir. Son silence m’avait bien trop déçu, blessé, humilié… Au-délà de tous mes défauts, je l’avais longtemps protégé des autres – trop parfois – et je l’avais aimé, à ma façon, parce que c’était déjà le cas avant mon accident et le rayer de ma vie avait été au-dessus de mes forces. C’était sûrement pour ça que j’en étais devenu si possessif, parce que je n’avais aucun équilibre. J’avais choisi un extrême, parce que l’autre ne me convenait pas. « Tu n’as vraiment pas changé, toujours aussi égocentrique. Tu penses encore que je suis parti de mon plein gré, sérieux ? Tu sais quoi, en fait, ce départ, ça a été une bénédiction. » Son venin me blessa plus que je n’aurais souhaité l’admettre… Au fond de moi, j’avais bridé ma colère en me rappelant qu’il aurait sûrement choisi de rester s’il avait pu. Mais finalement, il me prouvait que j’avais eu raison, dans mon entêtement, quand je l’avais accusé de m’abandonner. Aujourd’hui, il en était même fier, et ça m’écoeurait… Oui, j’étais dégoûté par sa simple présence et je le regardais écraser cette fleur innocente, comme s’il m’écrasait moi, et le souvenir de notre amitié. Mais je ne lui ferais pas ce plaisir et mon regard, toujours plein de défis se planta dans le sien, prêt à affronter les insanités qu’il allait sûrement encore me balancer… « Si j’étais resté avec toi, je serais encore qu’un pauvre bouffon dépendant. Ça n’arrivera plus jamais. Je te remercie de m’avoir ouvert les yeux, Nahel. » Le bouffon qu’il décrivait, je l’avais en face de moi à l’instant même où il me lançait sa hargne. Il était ridicule, vraiment. Je ne croyais pas un traître mot au sujet de sa prétentdue transformation. Il se cachait juste derrière un masque et c’était risible.

« C’est étrange… Parce que moi, je le vois encore ce gamin blond, effrayé par son premier jour d’école. Je le vois encore devant moi aujourd’hui, quand il essaie de me faire mal juste parce que je l’ai blessé par le passé… Tu sais, j’aurais aimé que tu me défis vraiment, que tu oses m’affronter. J’aurais aimé que tu me provoques, que tu me forces à mettre plus de fougue pour te garder auprès de moi. Parce que c’était ce que je faisais… Et je sais que ça t’a blessé, parce que je ne sais plus aimer personne, pas de la façon qui te faisait rêvé, n’est-ce pas ? Alors maintenant tu te sens mieux ? L’idée de m’avoir laissé sans nouvelle devait être bandante, ça t’a donné le pouvoir que je possédais avant ton départ ? Sauf que moi je l’utilisais pour te retenir et non pour te fuir, mais chacun ses propres choix. » Un sourire amer se dessina sur mes lèvres, alors que je me rapprochais lentement de lui, prêt à lui dire tout ce que j’avais refoulé, moi aussi. Il n’était pas le seul à avoir des comptes à régler avec les fantômes du passé, loin de là. « D’ailleurs, tu es tellement heureux de t’être débarrassé de moi que tu as tenté de copier mon arrogance, mon égoïsme. Sérieusement, pour quelqu’un qui me déteste, tu t’es donné beaucoup de mal pour me ressembler… » Une lueur maligne s’alluma dans mes prunelles alors que j’effleurai volontairement son bras, cherchant à tester ses réactions. Etait-il vraiment effrayé à l’idée de se retrouver près de moi, en contact avec ma peau ? Si oui, était-ce de la peur, du désir ? Un subtil mélange des deux ? Au fond, je ne faisais que jouer avec lui, puisqu’il avait lancé les hostilités, il était hors de question que je me batte pour le récupérer. Et puis, dans tous les cas, ma dignité ne me l’aurait pas permis après ces longues années de silence. Il avait perdu le privilège d’être la seule personne à laquelle je tenais vraiment, sans le nier. Sûr de mes convictions, j’accrochais son regard sombre, pour lui montrer que je ne laisserai pas ses mots blessants m’atteindre, j’avais déjà eu mon compte après son départ. De longs moments de solitude où j’avais eu tout le loisir de l’effacer de ma chair, de mon esprit. Et à présent, il ne restait que des cendres, vestiges de la relation que je m’étais autorisé. « Dis moi… Qu’est-ce que ça peut te faire que je me tape de nombreux mecs, ou pas ? Serais-tu encore jaloux ? Ou est-ce ton égo qui parle ? Je ne suis pas dupe. Je me doute très bien que si tu n’as pas pris le temps de m’écrire, tu as pris le temps de te jeter à corps perdu dans la luxure, pour effacer l’empreinte de notre première fois… Mais tu as raison… Je n’ai pas besoin de toi. Je n’ai plus besoin de toi. Pourtant, je l’ai cru à une époque. J’ai pensé qu’avoir une personne de confiance - un lien inébranlable que même mon accident n’avait pas brisé – me rendrait plus fort. Mais cette force, je l’ai trouvée ailleurs. » Sur ces mots, j’écartai mes doigts de son corps, pour lui prouver que ma provocation n’avait jamais eu pour but de le récupérer. Je cherchais simplement à lui prouver que moi aussi, j’avais tourné la page. Son départ m’avait rendu encore plus indépendant, plus égoïste. Je ne voulais plus puiser ma force chez les autres. Parce que , au fond, je ne pouvais compter que sur moi…

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